Le projet propose une alternative à l’urbanisme opérationnel
habituel. Celui-ci procède souvent par effacement du contexte antérieur, des
traces et des usages, au profit de grands lots qui transforment radicalement
les données du sol. Cette façon de faire ne permet pas de prendre en compte une
évolution plus souple des tissus urbains.
La
démarche proposée aborde l’évolution d’un quartier du port de Dieppe en
privilégiant les usages complexes et partagés. Elle s’inspire ainsi de la
mixité et de la diversité qui s’observent sur le site même : il y a des
bâtiments ressemblant à des objets trouvés, des objets de la ville
industrielle, portuaire ou urbaine.
Le
projet s’inspire de ce caractère où se côtoient tissu urbain et tissu
industriel, données stables et instables, parties fixes et parties évolutives,
immeubles et entrepôts, systèmes fermés et systèmes ouverts.
Dans un premier temps sont implantés des points «solides». Ce
sont des bâtiments de programmes urbains en maçonnerie. Il s’agit de points
forts qui installent des alignements, tiennent les angles des rues et
reconstituent des îlots.
Puis la démarche consiste à étendre des portiques métalliques
qui abritent des activités industrielles et commerciales dont le caractère
évolutif nécessite un système constructif adaptable, répétitif, permettant des
extensions ou des contractions de surface.
Le but est de garder une ouverture aux besoins et de
permettre à la ville de se construire sur elle-même, ouverte à ses mutations.